mardi 14 décembre 2010

Investissements d'avenir en e-éducation : vous avez été consultés.

Une trentaine d'organisation ont pris la peine de répondre à la consultation lancée avant l'été.

C''était une étape préparatoire pour définir un prochain appel à proposition "Investissements d'avenir en e-education", qui devrait être lancé début 2011.

Investissements d'avenir : résultats de la consultation publique sur les contenus et usages numériques

  • Une trentaine de réponses à la consultation voire de propositions, à télécharger : 5F. E-EDUCATION
Il y a probablement quelques éléments de prospective à en tirer pour tous les acteurs de la filière.


Voir les articles précédents :



La synthèse de la consultation pour le sujet 5F. e-education :

1. Contexte


Il convient de noter la très grande diversité des réponses apportées par les contributeurs au volet e-éducation de la consultation publique sur les investissements d’avenir. Cette diversité se retrouve aussi bien au niveau des réponses, allant de la présentation de simples idées à projet à des contributions extrêmement riches alliant réponses aux questions et propositions déjà très avancées, qu’au niveau du type de contributeurs. 66 contributions transverses ont ainsi inclus des réponses aux questions traitant de l’e-éducation, alors que 43 réponses n’ont porté que sur ce thème.

La typologie des contributeurs répond à la classification suivante :

  • 12 collectivités territoriales ;
  • 67 entreprises (industries, conseil, formateurs) et associations ou groupements ;
  • 5 pôles de compétitivité ;
  • 17 organismes publics (écoles, universités, établissements de recherche, académies) ;
  • 8 particuliers.

2. 2. Réponse aux questions

Pensez-vous que l’offre d’e-éducation en France, tant dans le circuit scolaire, universitaire que professionnel, soit suffisamment développée ? Est-elle « exportable » ? Et compétitive ?


L’ensemble des contributeurs s’accorde sur le développement insuffisant de l’offre d’e-éducation en France. Ce constat semble s’appliquer à l’ensemble des circuits de formation existants, depuis l’enseignement primaire, jusqu’à la formation tout au long de la vie.

Le marché souffre d’une demande limitée par le manque de moyens matériels, notamment au niveau de l’enseignement primaire et professionnel, et d’un manque de lisibilité de l’offre.

La faiblesse de l’offre en contenus et en plateformes ne permet pas de faire émerger de réels champions nationaux, malgré les compétences réelles existant en France. Ceci se traduit par des difficultés à l’exportation, malgré l’existence de réels marchés adressables, notamment au sein des pays francophones ou cherchant à développer leur dispositif de formation professionnelle.

Quels sont les acteurs impliqués dans l’e-éducation ? Quels sont ceux qui sont moteurs ?


Les acteurs traditionnels du monde de l’éducation sont également impliqués dans ce domaine. Plus généralement, on retrouve ainsi les acteurs regroupés autour de trois piliers : le matériel, les services, les ressources et les contenus.

Toutefois, l’ensemble des acteurs ne sont pas réellement moteurs. Les éditeurs de contenus, et notamment les éditeurs américains trouvent une place à part dans le développement des ressources éducatives. Les collectivités locales, de leur côté, joue un rôle particulier dans le déploiement d’équipements et de plateformes telles que les ENT. Les formateurs jouent un rôle clé dans le développement des usages.

La grande diversité des acteurs plaide pour une structure de gouvernance dédiée, centrée notamment sur les usages.

Quels seraient selon vous, les domaines qui se prêteraient particulièrement bien au numérique ? Ceux qui ne s’y prêteraient pas du tout ? Pensez-vous que l’e-éducation est faite pour tous ?


Les contributeurs ont souligné l’étendue des sujets d'enseignement adaptés au numérique, n’excluant pratiquement que les matières techniques complexes requérant un apprentissage manuel. Selon certains, ce sont toutefois les matières d'enseignement théoriques, notamment dans les domaines technologiques et les sciences, qui se prêtent le mieux au numérique. Dans tous les cas, l’e-éducation est considéré comme un complément, et pas un substitut, à l’enseignement traditionnel.

Si les répondants considèrent majoritairement que l’e-éducation est faite pour tous, elle est estimée représenter un intérêt particulier pour la formation professionnelle et continue, la formation à distance, et l’aide aux apprenants en échec ou en situation de handicap ou malades.

Pensez-vous que l’offre d’e-éducation en France, tant dans le circuit scolaire, universitaire, que professionnel, soit adaptée aux utilisateurs et aux équipes pédagogiques ?


Les contributeurs estiment que les services d’e-éducation actuellement en place sont en décalage avec les attentes des usagers et des formateurs. Selon eux, ce décalage provient : du manque de moyens matériels pour l’équipement et la maintenance, du peu d’innovations réelles de l’offre et de la trop rare formation des enseignants à l’e-éducation.

Les applications sur divers supports, ainsi que les développements en mobilité peinent par ailleurs à émerger.

Certains marchés de l’e-éducation vous semblent-ils inexploités à l’heure actuelle ? Quelle en serait la raison ?


Dans le domaine scolaire et universitaire, le faible succès de l’e-éducation serait explicable par l’inadéquation aux usages, le manque d’équipements ou encore l’absence d’un label « éducation nationale ».

Dans le monde de la formation continue, le problème viendrait essentiellement d’une offre quasi inexistante, ainsi que de problèmes réglementaires liés à la rémunération des formations à distance.

Le marché de la petite enfance reste peu ciblé, notamment en raison du manque d’équipements des établissements scolaires du premier cycle.

Plus généralement, la grande diversité d’acteurs interagissant renforce les difficultés de gouvernance, de même que l’éclatement des offres.

Quels sont, selon vous, les différents freins au basculement au numérique de certains pans de l’éducation (professionnelle / scolaire /universitaire) ?


Les freins mis en avant sont de natures extrêmement diverses

  • problème de matériel et d’équipement, aussi bien des établissements que des usagers ;
  • problème d’interopérabilité et de référencement des ressources ;
  • formation des enseignants aux nouveaux outils ;
  • changement de statut et de rôle de l’enseignant ;
  • prise en compte des attentes des usagers ;
  • articulation des structures de gouvernance.

Parmi les secteurs que recoupent l’e-éducation (formation professionnelle, à domicile, enseignement scolaire et supérieur, etc. ..) et les thématiques abordées (ENT, mobilité, serious game, sciences cognitives, etc. ..), quelles sont ceux qui vous semblent les plus porteurs de valeur d’une part et de potentiel économique d’autre part ?


D’un point de vue économique, le développement de l’e-éducation dans le domaine de la formation continue semble constituer un gisement de valeur particulièrement important, tant par les marges réalisables dans ce domaine que par les gains économiques envisageables grâce à ces développements.

Les thématiques présentant de fortes compétences françaises doivent également être soutenues, afin de favoriser l’émergence de champions nationaux, à l’instar de ce qu’a réalisé la Grande-Bretagne.

La mise en réseau de formateurs et d’usagers, l’interopérabilité des ressources, ainsi que l’appui sur des ENT interopérables et décentralisés, en lien avec le cloud, peuvent permettre de fortes création de valeur, tant dans le monde éducatif que scientifique, de même que le développement d’usages en mobilité et la mise à disposition d’outils de création de ressources.

Enfin, l’équipement du monde éducatif dès le premier âge devrait permettre des gains sociaux et économiques là encore conséquents.

Le champ proposé dans le cadre de l’appel vous semble-t-il comprendre l’ensemble des thématiques stratégiques pour le domaine ? Certaines incluses dans le champ vous semblent-elles à l’inverse superflues ou marginales par rapport aux enjeux ?


Les thématiques incluses dans le cadre de l’appel semblent globalement correspondre à l’analyse des contributeurs. Toutefois, il est proposé d’en ajouter quelques autres :

  • portage multi-support des ressources ;
  • création de générateurs de jeux et de ressources ;
  • caractère exportable des développements, afin d’amortir les investissements ;
  • licences libres ;
  • lien avec le volet « cloud computing » ;
  • mobile learning ;
  • e-portfolio ;
  • développement de la culture scientifique et technique ;
  • formation des usagers ;
  • lien avec les réseaux sociaux.

Dans quelle mesure le montage proposé dans le cadre de l’appel vous semble t-il envisageable ? Pourrait-il permette de mieux répondre aux attentes des utilisateurs et aux problématiques évoquées précédemment ?


Le montage proposé semble à plusieurs contributeurs envisageable et pertinent.

L’intervention publique devrait se faire sous la forme de fonds propres ou de prêts, et les bénéfices réalisés lors des sorties de participation devraient être réinvestis dans le secteur afin de créer un cercle vertueux, ou encore de subventions pour la R&D et d’avances remboursables pour la mise sur le marché. Dans tous les cas, l’investissement de l’Etat devra être conséquent afin d’aider au développement et à la structuration de la filière.

L’implication des usagers au sein des projets à travers une démarche bottom-up apparaît comme une condition nécessaire à la réussite du plan de développement. Cette implication devra à terme se traduire par une réelle formation des enseignants aux nouveaux outils, sous peine d’un rejet de ceux-ci. Une phase de recueil des besoins auprès d’usagers devrait ainsi être lancée en amont de l’appel.

Le montage ne doit pas oublier d’intégrer des grands groupes aux consortiums, ceux-ci pouvant être un socle pour les PME.

Quels seraient les projets structurants en la matière ?


Les projets structurants devraient s’appuyer sur le déploiement d’ENT interopérables afin de mettre à la disposition des usagers des outils de diverses natures (serious games, outils rich media, vidéo, outils de créations de ressources, réseaux, sociaux, outils 2.0…), notamment orienté vers le primaire. Le développement de supports devrait également être encouragé.

Les projets intégrant une vision globale de la chaîne de valeur (réseaux, infrastructures, ressources) devraient être particulièrement soutenus, notamment s’ils visent à la structuration de la filière. L’intégration d’un volet formation devrait également être prise en compte.

La création d’un équivalent d’un CNC des contenus numériques éducatifs semble soulever l’intérêt de certains acteurs.

Autres commentaires


Certains projets proposés par les contributeurs semblent particulièrement intéressants.

Peuvent ainsi être cités :

  • le projet d’école numérique du groupement Editions Magnard-Vuibert-Université de
  • Lille 1-Omegame-3D duo-Idées 3 com-Animédia ;
  • le fonds de soutien (nom actuel : Advance) pour le Serious Game de formation professionnelle, dans lequel l'Etat investisseur pourrait avoir sa place, par le pôle Images Nord Pas de Calais ;
  • les projets « campus numérique de la culture scientifique et technique » et « Etablissements Numériques 2012 » du pôle Cap Digital, également soutenus par Universcience ;
  • le projet de développement de l’accès en ligne aux cours et ressources du Collège de France ;
  • le laboratoire numérique d’ingénierie pédagogique Saint Quentin-en-Yvelines, présenté par le député Jean-Michel Fourgous.

1 commentaire:

Luc Bernard a dit…

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