mercredi 26 mars 2008

Cadeau de l'IGPDE : le e-Guide du chef de projet FOAD

Vous avez un module de e-formation à concevoir et à instrumenter par une ressource pédagogique. Vous devez donc rédiger un cahier des charges avant sa réalisation.

En 2003, l'Institut de la gestion publique et du développement économique (IGPDE) a conçu et réalisé, en partenariat avec l'Université de Technologie de Compiègne (UTC), un guide méthodologique pour les chefs de projets et concepteurs de ressources pédagogiques pour la "formation ouverte et à distance".

Adapté aux projets de formations en ligne tuteurées ("e-formations"), ce guide comporte

  • un cours complet, accessible en ligne,
  • accompagné d'un canevas de cahier des charges,
  • ainsi qu'une version commentée de ce canevas, facilitant la rédaction de son propre cahier des charges.

Cet outil est également utilisé comme support pour les formations de chefs de projet "FOAD" dispensées à l'IGPDE et ouvertes au Réseau des écoles de service public françaises (RESP).

Le guide du chef de projet FOAD a été mis en ligne par l'IGPDE sur sa plate-forme Syfadis, de manière qu'il soit accessible gratuitement (et que chacun puisse "se e-former sur la e-formation").

On reconnaîtra en outre dans cette présentation l'utilisation de la plate-forme Scenari de l'Université de Technologie de Compiègne, déjà évoqué dans ce blog : un "modèle de document" géré par Scenari a servi à saisir et à organiser les contenus élémentaires de cette formation, de manière

  • que ce contenu soit découvert dans un parcours en ligne scénarisé,
  • mais aussi qu'un guide au format pdf soit généré automatiquement à partir de la même saisie.
(signalé par Thot le 17 mars 2008)

La France à la traîne sur l'e-learning (CEGOS dans Les Echos)

Le e-learning était à l'honneur dans Les Echos du 25 mars, ... mais à travers la reprise de communiqués de la CEGOS à l'occasion du lancement de sa nouvelle offre en formation à distance.

Comment les ministères vont-ils évaluer cette offre (probablement intéressante) ?
  • est-elle adaptée aux forts besoins des services publics, en management par exemple ?
  • comment la comparer à celle de CrossKnowledge ?
  • vont-ils définir de manière interministérielle des cahiers des charges pour le dévelppement de modules sur mesure
et quand vont-ils convertir leurs "services-achat de formation" et leurs appareils et personnels de formation pour qu'ils intègrent à l'amont les offres de e-formation ?


La France à la traîne sur l'e-learning

« Alors que la France était historiquement à la pointe du développement des compétences il y a quelques années, elle est aujourd'hui rattrapée par les autres pays européens, voire dépassée sur certains aspects », analyse Jacques Coquerel, président de la Cegos, au vu des résultats d'une enquête sur les pratiques de formation menée par son groupe dans sept pays européens (1).

En effet, les salariés anglais mais aussi espagnols et portugais ont un meilleur taux d'accès à la formation que les Français en 2007. Le Royaume-Uni affiche le meilleur score (61 % de salariés formés) mais sur des durées courtes : 42 % des salariés anglais ont bénéficié d'un jour, ou de moins d'un jour de formation, alors que pour 70 % des Français, la durée est de un à trois jours. La brièveté des formations au Royaume-Uni s'explique par le recours accru à l'e-learning et aux modules mixtes, dits « blended », qui cumulent formation en présentiel et e-learning. « Le Royaume-Uni dépense autant que la France en formation mais sur des durées plus courtes grâce au e-learning. Ils arrivent ainsi à former davantage de personnes et à démocratiser la formation », poursuit Jacques Coquerel.

En France, seules 23 % des formations passent par l'e-learning (contre 55 % au Royaume-Uni) et 33 % se font en « blended » (51 % au Royaume-Uni).

« Ce n'est pas seulement une question de culture puisque l'Espagne, autre pays latin, affiche de très bons scores également en e-learning. C'est avant tout une question d'offre, or celle-ci reste très modeste en France », explique Catherine Goutte, directrice du développement de la Cegos. Un déficit que la Cegos attend bien combler avec ses nouveaux modules de formation.

M. B.

(1) Etude réalisée auprès de 1.303 DRH et responsables formation dans des entreprises de plus de 500 personnes en France, Allemagne, Royaume-Uni, Suisse, Italie, Espagne et Portugal.

... d'ailleurs, "la Cegos veut changer de dimension avec l'« e-learning »"

[Les Echos du 21 mars]

(on se souviendra ici que la CEGOS avait fermé son activité de e-learning en décembre 2002) , ce qui leur permet aujourd'hui de dire qu'ils ont tiré les leçons de ces premières expériences)

Révolution : bien que d'un naturel pondéré, le président du directoire de Cegos, Jacques Coquerel, n'a pas hésité hier à employer ce vocable, si souvent galvaudé, à l'occasion de la présentation d'une nouvelle gamme de prestations dans le domaine de la formation à distance, ou « e-learning ». Car derrière le commercial émerge une nouvelle stratégie d'entreprise. Le numéro un européen de la formation a désormais vocation à « devenir une entreprise internationale d'origine française ».

Pour ce faire, Cegos lance deux nouvelles offres mondiales, à voir sur un nouveau site :

  • la première se compose de 40 modules de formation mixant intervention humaine et « e-learnig » ;
  • la seconde est un catalogue de formations en ligne « sur étagère » ou sur mesure avec 80 modules au départ mais 250 d'ici à la fin de l'année. Chaque module de 30 minutes est constitué de 3 à 5 séquences par des activités.

Ces offres ont demandé un effort considérable à Cegos. Leur développement a été effectué en l'espace de dix-huit mois pour un coût représentant 10 % de son chiffre d'affaires - 194 millions d'euros en 2007 -, soit près de 20 millions d'euros. Le retour sur investissement est attendu sur trois ans.

Démocratisation

Selon le plan de marche de la direction, Cegos devra à terme réaliser la moitié de son activité avec des formations mixant intervention humaine et « e-learnig », la formation à distance pure en représentant 15 % dès 2009. « Si nous ne faisons pas cela, nous sommes morts », prévient son président du directoire. La mondialisation des entreprises et l'optimisation de leurs dépenses concourent à la montée en puissance des nouvelles technologies dans le domaine de la formation, souligne-t-il. Fortement implanté en Europe, de plus en plus actif en Asie, Cegos est en parallèle susceptible de se renforcer sur le marché nord-américain grâce à son partenaire local.

Mais, souligne Jacques Coquerel, l'enjeu est aussi dans la démocratisation de ces nouveaux outils. Cegos, qui vise d'abord les grands groupes, entend bien séduire les PME.

CHRISTOPHE PALIERSE

jeudi 6 mars 2008

Très bon dossier Microsoft France : bienvenue à l'école du futur

Je reçois ce matin "2.2 - Regards sur le numérique", numéro 2 d'une publication de Microsoft France. Ce numéro contient un très bon dossier d'Alice Gracel : "Bienvenue à l'école du futur".

Quelques aperçus (pour donner envie de lire les articles) :
On voit clairement posée la question des partenariats entre établissements de formation et grandes sociétés privées (Microsoft, au hasard, mais aussi Oracle, HP, ...) :
  • comment pactiser avec elles sans vendre son âme au diable, disons-nous en France, puristes comme pas un sur le sujet des rapports public-privé ? (pour les TICE, ce purisme est peut-être une bonne recette pour mourir guéri) ;
  • comment gèrer ces partenariats quand on est inconscient des conduites addictives résultant d'un dressage "100% Code des Marchés Publics" ?
Microsoft offre des licenses (Office 2007, etc...) aux étudiants, des systèmes d'exploitation et des logiciels de développement aux équipes informatiques : carton rouge ? (ou pages roses : "Timeo Danaos et dona ferentes" ?). Réfléchir sur les exemples étrangers devient décidemment urgent ...

Des liens vers des territoires inexplorés de moi :
Ailleurs dans ce numéro de "2.2", un article sur Jérôme Adam, entrepreneur - en accessibilité des sites internet - et aveugle, comme mon épouse Bernadette Pilloy, écrivain public (l'accessibilité pour les aveugles de son site a été testée par les copains aveugles branchés qu'elle retrouve sur plusieurs listes de discussion).

Manuel Majada (UTT / Scenari) m'a signalé lors de la journée "Secteur public" que l'accessibilité des ressources de e-formation
selon les différents types de handicaps fait aujourd'hui partie des prescriptions à prendre en compte, voir l'après-midi d'étude du FFFOD le 19 mars prochain.

mercredi 5 mars 2008

e-duquer les éducateurs grâce aux e-communautés de pratique

Il n'y a pas que la recherche sur les TICE pour alimenter nos réflexions :

Isabelle Bourdon, maître de conférence au Centre de Recherche en Gestion des Organisations de l'Université Montpellier 2 (CREGO), diffuse l'information sur la sortie le 15 avril 2008 de son ouvrage "Communities of Practice: Creating Learning Environments for Educators".

Elle en a conduit la réalisation avec deux ténors mondiaux de la recherche appliquée sur les communautés de pratiques et la gestion des connaissances, Chris Kimble et Paul Hildreth (les connaisseurs apprécieront).


Voir le sommaire ici. Les TICE sont traités comme support des "virtual learning communities". L'appel à contributions lancé en France en 2006 n'a pas suscité beaucoup de vocations.

J'ai rencontré deux fois Isabelle Bourdon dans mon service, sur le sujet "modèles pour la Gestion des Connaissances dans les organisations".

Elle faisait partie d'un consortium de recherche avec le Centre de recherche pour l'Economie et les Technologies de l'Information et de la Communication (CETIC) de l'Université Cattaneo de Castellanza (Italie) conduisant en 2002-2003 un projet de recherche européen : "étude sur les Systèmes de Gestion des Connaissances (SKM) dans les entreprises". En utilisant, sous forme de questionnaire en ligne, un outil préalablement validé, cette équipe analysait les facteurs de succès des SKM. J'aurais bien aimé que le réseau scientifique et technique du ministère fasse partie des terrains de cette étude. Voir :
  • sa thèse en 2004 sur les facteurs de succès des systèmes intégratifs d’aide à la gestion des connaissances dans les organisations intensives en connaissances)
  • et des articles dans plusieurs colloques : AIM2003, AGRH2006, MIWIS2007, AIMS2007,
Cette convergence éclatante des sujets
  • "communautés de pratique",
  • "gestion des connaissances" et
  • "environnements pour la formation"
me réjouit énormément ... puisque c'est sur ces sujets que j'ai constuit mon poste de chargé de mission "technologies pour la connaissance" !

Pour couronner le tout, le CREGO propose aussi les "Réflexions sur les fondements épistémologiques de la e-formation" de Bernard Fallery (2007), extraits du chapitre 25 dans "Connaissances et Management", Ed. P.L. Dubois, Y. Dupuy. ECONOMICA, Paris

lundi 3 mars 2008

Des recherches, on en trouve

Sur le site de l'Atelier , Mathilde Cristiani évoque un projet de recherche dans le domaine de la e-formation :

E-learning : avatars et collaboration améliorent l'apprentissage


"Le projet de formation en ligne AtGentive intègre des fonctions de réseau sociaciliter l'implication des participants. Leurs interventions sont contrôlées par un surveillant virtuel."

Ayant eu l'honneur d'être un des évaluateurs de plusieurs projets d'articles proposés pour le congrès scientifique TICE 2006 (Toulouse), j'ai pu me rendre compte de la vivacité des recherches dans ce domaine. Le site TEMATICE "Portail de la recherche sur les TIC pour l'Education et la Formation" mis en place par la Maison des Sciences de l'Homme est dédié à la collecte et à la diffusion d'information sur la recherche dans le domaine des TICE.


"Les plates-formes d'e-learning doivent miser sur l'interaction pour susciter l'attention des participants. Le projet européen AtGentive la remet au goût du jour. Il vise au développement de plates-formes d'apprentissage qui intègrent des fonctions propres aux réseaux sociaux. Ceux-ci sont censés stimuler l'intérêt et la motivation des participants - jeunes élèves comme professionnels inscrits à une formation -.

Le projet "repose de manière importante sur les technologies du web 2.0 et s'inspire des systèmes comme Facebook", explique Thierry Nabeth, coordinateur du projet à l'INSEAD - CALT (The Centre for Advanced Learning Technologies) de Fontainebleau. "Nous proposons une interface de programmation nécessaire à l'interaction avec la plate-forme, et nous utilisons des systèmes de tagging ou les flux RSS pour exporter les activités qui se déroulent dans le module"."

(je rapproche ce projet du projet Konstellations évoqué dans la rubrique du 9 février)


.../...

"Stimuler la participation de l'étudiant

"Pour que le concept de l'apprentissage collaboratif fonctionne, il est nécessaire de montrer aux participants que le travail effectué est susceptible d'intéresser d'autres personnes".


Le projet se décline pour le moment en deux plates-formes.

  • AtGentNet s'adresse aux adultes. Elle a été testée par le Swedish Trade Council, partenaire du projet, à l'occasion d'un programme réunissant ses cadres commerciaux. Selon le STC, les professionnels inscrits au projet d'e-learning participatif auraient plus appris que ceux ayant travaillé à partir d'un système d'e-apprentissage traditionnel.
  • Quant à Atgentschool, elle a été déployée dans des classes élémentaires. Un premier test a été effectué en République Tchèque, afin de mesurer son impact sur l'attention des élèves en cours."