Continuation d'un petit bulletin de news sur la e-formation que je destine principalement à mes correspondants des Ministères de l’Égalité des territoires et du Logement (METL), et de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie (MEDDE) - [Firefox recommandé] - Au ralenti à compter de mai 2012 (je suis en retraite)
En 2011, deux
professeurs, Sebastian Thrun et Peter Norvig, ont ouvert leur cours d'introduction à l'intelligence artificielle à des étudiants du monde
entier. Le succès a été immédiat : 160 000 élèves se sont inscrits. Et
des quelque 250 étudiants qui ont été reçus à l'examen avec la note
maximale de 100 %, pas un n'était de Stanford !
Créée en avril 2012, Coursera a levé 16
millions de dollars (12,4 millions d'euros) et a déjà signé avec une
trentaine d'universités. Plus d'un million d'étudiants dans près de 200
pays ont suivi au moins un des 220 cours proposés.
On pourra probablement suivre une activité de veille sur le sujet(voire l'alimenter) puisque deux groupes d'étudiants de l'École Centrale de Nantes sont chargés des sujets
dans le cadre d’une activité " Veille technologique en TIC par les étudiants de l'option informatique à Centrale Nantes" (source : ScoopIt université-et-numérique d' Audrey Bardon
Ce cours explore la façon dont on peut apprendre avec internet. Il
permettra aux participants de construire une stratégie qui leur est
propre pour tirer profit des possibilités d'apprentissage offertes par
le net.
Nous verrons différentes techniques utiles pour se créer un «
environnement personnel d'apprentissage » en ligne
et réfléchirons à la dimension sociale de l'apprentissage.
En lisant comment fonctionne ce MOOC, vous commencerez déjà à apprendre ce que c'est qu'un MOOC connectiviste, avec quatre catégories d'activités :
Croyez-en mon expérience de Chief Knowledge Officer, on est au croisement de l'apprentissage collaboratif et de la gestion collaborative des connaissances (dans un réseau social d'entreprise par exemple).
Ma réaction : les informations sur les évolutions TICE de l'enseignement supérieur percolent encore goutte à goutte vers le public des lecteurs du Monde ... c'est un peu lent, me semble-t-il !
L'article
du Monde reste très timide par rapport à celui du Time de ce jour : c'est une indication sur la faible
percée du sujet TICE chez les leaders d'opinion, les dirigeants et les
décideurs en France
Paru dans Le Monde du jeudi 11 octobre 2012 (page 13)
Par Nathalie Brafman
Des étudiants qui grattent, des professeurs qui font
cours... A l'heure où le savoir est immédiatement accessible partout,
l'amphithéâtre, lieu de transmission livresque par excellence, n'est-il
pas dépassé ? Pour certains enseignants, la question n'est même plus de
savoir si les amphis vont disparaître, mais combien de temps cela
prendra.
"L'enseignant qui délivre la parole sacrée à des étudiants
passifs, cela ne marche plus. Dans sa forme actuelle, l'amphi
disparaîtra sans doute mais ne le frappons pas d'anathème !", lance Fabrice Chemla, vice-président formation initiale et continue à l'université Pierre-et-Marie-Curie, UPMC.
Dans son université, les cours de physique ressemblent à des jeux de quiz. Munis de petits boîtiers, les étudiants doivent régulièrement
répondre à des questions de leur professeur. Vidéo"Je trouvais mes étudiants passifs. Je les voyais recopier mes cours et je me demandais quoi faire pour les réveiller", se souvient Brahim Lamine, professeur de physique à l'UMPC et à l'origine de cette innovation.
Une fois qu'ils ont répondu, l'enseignant dispose de l'histogramme
des réponses. Puis chacun discute, argumente, explique sa solution. Et
ça marche.
"Immédiatement, les étudiants sont plus actifs. Le
professeur sait où ils en sont de la compréhension de son cours. Il ne
le déroule plus comme avant et il peut adapter sa progression en temps
réel en fonction de leurs difficultés", affirme Brahim Lamine.
Depuis quasiment 30 ans, de nombreuses études ont démontré que le
cours magistral traditionnel n'est pas toujours efficace pour assimiler
des connaissances. Aujourd'hui, l'université n'a plus le choix. Elle
doit s'adapter aux "digital natives", cette génération née avec Internet, qu'ils soient étudiants ou même enseignants.
"Si jusqu'à présent l'éducation n'avait pas été touchée de plein fouet par la révolution numérique, c'est en train d'arriver, assure
Claude Kirchner, délégué général à la recherche à l'Institut national
de recherche en informatique et en automatique (Inria). Les
enseignants doivent prendre en compte le fait que les étudiants ont
accès à la connaissance grâce à la technologie. Cela ne signifie pas
qu'il n'y aura plus de cours physique mais qu'ils seront différents."
Les enseignants sont-ils là pour enseigner un contenu aux étudiants
ou plutôt pour leur apprendre à apprendre ? Cette question s'est invitée
lors des auditions des Assises de l'enseignement supérieur et de la recherche.
"Cela va bien au-delà de ce que peuvent apporter les outils numériques, note Vincent Berger, rapporteur général du comité de pilotage (voir la note de synthèse pages 6/7 sur 18). C'est
toute la relation entre l'individu et le savoir qui est bouleversée
dans la génération qui s'annonce à l'université, chez les étudiants
comme chez les enseignants."
Contribution de Nicolas Brucker (MCF Littérature française, Université de Lorraine) : Pédagogie et numérique
A l'université de Cergy-Pontoise, les amphis de 400 places ont
disparu depuis des années. Dans les disciplines scientifiques, il n'y a
plus de cours en amphi au premier semestre. "
Tout se fait en travaux dirigés avec des petits groupes de trente étudiants", indique son président François Germinet.
Révolution lente
Davantage de relation humaine, de tutorat, de travaux pratiques...
Sans doute est-ce la clé pour enrayer l'échec dans les premières années
de licence ? Depuis les années 1990, l'UNEF, le principal syndicat
étudiant, dénonce cette pratique mandarinale qui met la discipline avant
l'étudiant.
"Il y a une sorte de totémisation de la discipline. Le
cours en amphi a un effet dévastateur en première année. Peut-être
adapté dans le cadre d'une université qui comptait 300 000 étudiants, il
ne l'est pas pour 1,6 million, souligne Emmanuel Zemmour, son président. Or
ce sont dans les parcours les plus sélectifs - classes prépa, IUT,
grandes écoles - que les étudiants sont le mieux encadrés."
Les universités ont conscience que l'enseignement traditionnel n'est
plus adapté. La révolution numérique est en marche. Il ne s'agit pas de
multiplier les cours en ligne mais de modifier la manière d'enseigner.
Pour François Germinet : "Lorsqu'on aura développé des outils de
ressources électroniques afin que les étudiants puissent travailler les
cours avant de venir, alors on pourra supprimer les amphis." Ce n'est pas pour demain.
Nathalie Brafman
Ces innovations venues d'ailleurs
L'UNIVERSITÉ danoise d'Aalborg a été créée en 1974 pour promouvoir le " problem based learning ",
l'apprentissage par problème. Le traditionnel cours magistral n'y a
plus cours. Pendant environ deux mois, les étudiants suivent des cours
magistraux, font des exercices à plusieurs, puis se réunissent en
groupes de projets et choisissent, eux-mêmes, une problématique
scientifique. Ils n'ont alors plus de cours mais sont obligés de venir à
l'université tous les jours pour travailler sur leur sujet. Évidemment,
un professeur est là pour les aider.
Les résultats sont probants. Grâce à ce travail en équipe,
une infime partie des étudiants arrête ses études en cours de cursus et
le taux d'échec est réduit.
Petit à petit, de grands établissements plus traditionnels
revoient aussi leur modèle. La très prestigieuse université de Stanford,
en Californie, dont le président, John L. Hennessy, a même prédit " la mort des salles de classe ",
a décidé de dématérialiser ses enseignements. En 2011, deux
professeurs, Sebastian Thrun et Peter Norvig, ont ouvert leur cours d'introduction à l'intelligence artificielle à des étudiants du monde
entier. Le succès a été immédiat : 160 000 élèves se sont inscrits. Et
des quelque 250 étudiants qui ont été reçus à l'examen avec la note
maximale de 100 %, pas un n'était de Stanford !
Clips pédagogiques
Encore plus surprenant : les étudiants présents physiquement
dans l'amphithéâtre n'étaient plus qu'une trentaine, contre 300
auparavant. "
Évidemment, il ne s'agit pas de filmer bêtement les cours des professeurs. Il faut y ajouter des animations, des graphiques, estime Paul Seabright, professeur d'économie, spécialiste en économie des organisations à l’École d'économie de Toulouse, sinon les étudiants risquent de se lasser rapidement ! "
C'est exactement ce qu'ont fait deux professeurs de
l'université George Mason (Washington), Tyler Cowen et Alex Tabarrok,
avec Marginal Revolution University.
" Des clips de sept minutes où l'on absorbe autant de matière que pendant un cours magistral d'une heure et demie, affirme Paul Seabright. Il
y a aussi Ted Talks, une ONG qui finance des conférences de 15 à 20
minutes d'experts du monde entier sur une grande variété de sujets. "
La prédiction de John L. Hennessy se réalisera-t-elle ? Deux
anciens de Stanford sont à l'origine de Coursera, une start-up qui
propose des MOOC - massive open online coursesou " cours en
ligne multi-apprenants ". Créée en avril 2012, Coursera a levé 16
millions de dollars (12,4 millions d'euros) et a déjà signé avec une
trentaine d'universités. Plus d'un million d'étudiants dans près de 200
pays ont suivi au moins un des 220 cours proposés.
Ce cours explore la façon dont on peut apprendre avec internet. Il
permettra aux participants de construire une stratégie qui leur est
propre pour tirer profit des possibilités d'apprentissage offertes par
le net. Nous verrons différentes techniques utiles pour se créer un «
environnement
personnel d'apprentissage » en ligne et réfléchirons à la dimension sociale de l'apprentissage.
Une
fois n'est pas coutume, je détourne mon blog de sa ligne éditoriale pour publier un lien avec une pétition à signer sur
un sujet carrément différent de la e-formation (encore que ... : vous pourrez faire le rapprochement avec le billet du 20 juin 2012 : e-formation, interactivité et accessibilité aux déficients visuels ...).
Vous verrez pourquoi c'est moi qui vous sollicite en
parcourant l'article ci-dessous, qui montre mon épouse Bernadette Pilloy, son
chien-guide et quelques-uns de nos petits-enfants.
... et, bien sûr, si vous adhérez à l'objectif, vous
pouvez faire circuler ces liens autour de vous, envoyer l'adresse de cette page à qui bon vous semble dans vos réseaux sociaux, etc. !
Pour revenir à la e-formation, cette cause gagnerait à disposer de modules de e-formation pour différents publics qui ont chacun à apprendre sur le sujet, par exemple :
les professionnels des transports, du commerce, de la santé, de l’hôtellerie, des loisirs, sociétés de gardiennage, etc... qui sont tenus (règlementairement) d'accepter ces chiens malgré les interdictions s'appliquant à tous les autres chiens : chauffeurs de taxis, , voir Le chien guide ou le chien d’assistance, le compagnon du quotidien