mercredi 26 mars 2008

La France à la traîne sur l'e-learning (CEGOS dans Les Echos)

Le e-learning était à l'honneur dans Les Echos du 25 mars, ... mais à travers la reprise de communiqués de la CEGOS à l'occasion du lancement de sa nouvelle offre en formation à distance.

Comment les ministères vont-ils évaluer cette offre (probablement intéressante) ?
  • est-elle adaptée aux forts besoins des services publics, en management par exemple ?
  • comment la comparer à celle de CrossKnowledge ?
  • vont-ils définir de manière interministérielle des cahiers des charges pour le dévelppement de modules sur mesure
et quand vont-ils convertir leurs "services-achat de formation" et leurs appareils et personnels de formation pour qu'ils intègrent à l'amont les offres de e-formation ?


La France à la traîne sur l'e-learning

« Alors que la France était historiquement à la pointe du développement des compétences il y a quelques années, elle est aujourd'hui rattrapée par les autres pays européens, voire dépassée sur certains aspects », analyse Jacques Coquerel, président de la Cegos, au vu des résultats d'une enquête sur les pratiques de formation menée par son groupe dans sept pays européens (1).

En effet, les salariés anglais mais aussi espagnols et portugais ont un meilleur taux d'accès à la formation que les Français en 2007. Le Royaume-Uni affiche le meilleur score (61 % de salariés formés) mais sur des durées courtes : 42 % des salariés anglais ont bénéficié d'un jour, ou de moins d'un jour de formation, alors que pour 70 % des Français, la durée est de un à trois jours. La brièveté des formations au Royaume-Uni s'explique par le recours accru à l'e-learning et aux modules mixtes, dits « blended », qui cumulent formation en présentiel et e-learning. « Le Royaume-Uni dépense autant que la France en formation mais sur des durées plus courtes grâce au e-learning. Ils arrivent ainsi à former davantage de personnes et à démocratiser la formation », poursuit Jacques Coquerel.

En France, seules 23 % des formations passent par l'e-learning (contre 55 % au Royaume-Uni) et 33 % se font en « blended » (51 % au Royaume-Uni).

« Ce n'est pas seulement une question de culture puisque l'Espagne, autre pays latin, affiche de très bons scores également en e-learning. C'est avant tout une question d'offre, or celle-ci reste très modeste en France », explique Catherine Goutte, directrice du développement de la Cegos. Un déficit que la Cegos attend bien combler avec ses nouveaux modules de formation.

M. B.

(1) Etude réalisée auprès de 1.303 DRH et responsables formation dans des entreprises de plus de 500 personnes en France, Allemagne, Royaume-Uni, Suisse, Italie, Espagne et Portugal.

... d'ailleurs, "la Cegos veut changer de dimension avec l'« e-learning »"

[Les Echos du 21 mars]

(on se souviendra ici que la CEGOS avait fermé son activité de e-learning en décembre 2002) , ce qui leur permet aujourd'hui de dire qu'ils ont tiré les leçons de ces premières expériences)

Révolution : bien que d'un naturel pondéré, le président du directoire de Cegos, Jacques Coquerel, n'a pas hésité hier à employer ce vocable, si souvent galvaudé, à l'occasion de la présentation d'une nouvelle gamme de prestations dans le domaine de la formation à distance, ou « e-learning ». Car derrière le commercial émerge une nouvelle stratégie d'entreprise. Le numéro un européen de la formation a désormais vocation à « devenir une entreprise internationale d'origine française ».

Pour ce faire, Cegos lance deux nouvelles offres mondiales, à voir sur un nouveau site :

  • la première se compose de 40 modules de formation mixant intervention humaine et « e-learnig » ;
  • la seconde est un catalogue de formations en ligne « sur étagère » ou sur mesure avec 80 modules au départ mais 250 d'ici à la fin de l'année. Chaque module de 30 minutes est constitué de 3 à 5 séquences par des activités.

Ces offres ont demandé un effort considérable à Cegos. Leur développement a été effectué en l'espace de dix-huit mois pour un coût représentant 10 % de son chiffre d'affaires - 194 millions d'euros en 2007 -, soit près de 20 millions d'euros. Le retour sur investissement est attendu sur trois ans.

Démocratisation

Selon le plan de marche de la direction, Cegos devra à terme réaliser la moitié de son activité avec des formations mixant intervention humaine et « e-learnig », la formation à distance pure en représentant 15 % dès 2009. « Si nous ne faisons pas cela, nous sommes morts », prévient son président du directoire. La mondialisation des entreprises et l'optimisation de leurs dépenses concourent à la montée en puissance des nouvelles technologies dans le domaine de la formation, souligne-t-il. Fortement implanté en Europe, de plus en plus actif en Asie, Cegos est en parallèle susceptible de se renforcer sur le marché nord-américain grâce à son partenaire local.

Mais, souligne Jacques Coquerel, l'enjeu est aussi dans la démocratisation de ces nouveaux outils. Cegos, qui vise d'abord les grands groupes, entend bien séduire les PME.

CHRISTOPHE PALIERSE

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