mercredi 25 mai 2011

Le numérique tisse sa toile dans l'université française

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Le numérique tisse sa toile dans l'université française

Source : La Tribune.fr - 24/05/2011 | 07:49 - 608 mots
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Depuis quelques années, les universités sont passées à la vitesse supérieur en matière de numérique. Une évolution aux multiples incidences sur la pédagogie et les étudiants.

Finie l'ère des cours en amphis surpeuplés ? Ces dernières années, les universités ont redoublé d'efforts pour se mettre à l'heure du numérique. Une impulsion qu'a accentué Valérie Pécresse en lançant à l'été 2009 son plan numérique dans le sillage du rapport Isaac qui avait soulevé en 2008 les nombreux obstacles persistants à l'avènement d'une "société de la connaissance en réseau". Grâce au plan de relance, 16 millions d'euros ont alors été débloqués pour permettre aux 83 universités françaises de faire "un bond en avant" et devenir des "lieux high tech" en complétant leur couverture Wi-Fi et en développant la diffusion des cours en podcast.

"Il est vrai que la France était vraiment en retard, ne serait-ce qu par rapport à ses voisins allemands et suisse. Ce retard est aujourd'hui en partie comblé", constate Alain Brillard, en charge du groupe numérique au sein de la conférence des présidents d'université (CPU). Les disparités entre universités, qui n'ont pas toutes pris le train en marche, ce sont aussi estompées, sachant que
  • les facultés de médecine telles Paris 5 sont toujours en pointe :
  • Strasbourg retransmet en direct des cours sur ces trois campus en médecine et en pharmacie ;
  • Grenoble, en repensant complètement son enseignement (cours sur DVD et accompagnement par un tuteur), a réussi à doubler en 4 ans le taux de réussite des étudiants défavorisés au concours de fin de 1ère année...

30.000 heures de cours en podcast

A la rentrée 2010 , la ministre de l'Enseignement supérieur a de fait dressé un premier bilan de son plan plutôt satisfaisant :
  • doublement des bornes Wi-Fi haut débit (à 20.000),
  • 30.000 heures de cours en podcast (contre 12.000 en 2009)
  • et 95 % des étudiants dotés d'un accès à l'espace numérique de travail (ENT) de leur université (contre 80 % en 2009).
Les services sur mobile émergent aussi. Autre avancée, la modernisation du portail "Universités numériques", qui regroupe plus de 20.000 ressources disciplinaires.

Le gouvernement fait désormais du numérique une "composante clé de [sa] stratégie d'investissement" avec 8,5 millions d'euros engagés chaque année, a rappelé Valérie Pécresse à la rentrée dernière. Fin 2010, un appel à projets doté de 750 millions d'euros a aussi été lancé dans le cadre du grand emprunt afin de financer des solutions numériques pédagogiques innovantes (contenus, plates-formes, réseaux sociaux...).


Pour autant, le chantier n'est pas achevé. Les outils étant là et les structures étant nombreuses à traiter le sujet
  • agence de mutualisation des universités et établissements,
  • consortium d'universités
  • Cocktail de développement d'applications en open source,
  • GIP Renater...,
il faut désormais une "meilleure structuration et une approche transversale", préconise Alain Brillard.

Pratiques innovantes

Reste aussi à adapter la configuration des locaux, souvent anciens, à ces nouvelles pratiques, qui nécessitent souvent la présence de petites salles de travail aux larges plages horaires. "Nous avons encore trop tendance à traiter la masse", admet Alain Brillard. Par ailleurs, si les étudiants, rompus aux usages numériques, "sont clairement en attente, a fortiori ceux qui travaillent à côté de leurs études", constate Catherine Mongenet, vice-présidente de l'université de Strasbourg en charge du numérique, tous les enseignants ne sont pas prêts à la même conversion. Question de génération et de pratiques pédagogiques.

Nombre d'universités ont d'ailleurs adopté avec les usages numériques de nouvelles organisations. "Il ne faut pas imposer un usage unique mais faire de l'intermédiation, transmettre à chaque enseignant un peu d'autonomie et valoriser les pratiques innovantes", estime Philippe Portelli, directeur des usages numérique à l'université de Strasbourg. Sachant que le numérique ne dédouane pas de cours en présentiel. Comme le rappelle Alain Brillard, le numérique doit rester un complément de formation. Et non être vu sous le seul angle de la réponse économique.

Clarisse Jay - 24/05/2011, 07:49

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