les "e-skills" comme objectifs et comme moyens du e-learning

Je reviens sur l'article récent "e-modération" du 24 septembre : si j'ai relevé ce terme évoquant l'animation des groupes, c'est que le sujet de la dynamique des groupes en formation (qui est mis en relief dans les travaux de Gilly Salmon) et de la formation des formateurs est une piste que je suis vaille que vaille depuis les années 1970.

En premier poste depuis 1969 en Lorraine (berceau de la revue Education Permanente) dans la DDE de Metz (Moselle), je m'inscrivais à des formations du CUCES. Cela m'a apporté une initiation solide aux sciences sociales appliquées à la vie professionnelle, et de marche-pied pour reprendre des études jusqu'à une maîtrise de sociologie (Caen 1979).

Avec la e-formation, je vois bien qu'on est conduit à mobiliser les questions d'autonomie, d'interaction, de dynamique de groupe, de construction des savoirs (puisque, à entendre les spécialistes, on est en e-formation dans un "paradigme constructiviste"), etc .. qui sont explorés en détail depuis cette époque.

Autre manière de le dire : le savoir faire de "e-modération" fait partie des "compétences collaboratives" (voir l'article "Acquérir en ligne des compétences e-collaboratives") , qui ne sont bien sûr pas réservées aux formateurs : elles deviennent aujourd'hui à la fois des objectifs de formation et des moyens de formation.

• Ce sont des moyens de formation, puisque dans les organisations, les compétences collaboratives permettent les échanges collaboratifs dans les "réseaux de savoir", "communautés de pratique", etc... , qui montent en puissance en tant que dispositifs d'acquisition de connaissances appuyés sur des outils TIC collaboratifs. Dans les parcours d'acquisition de connaissances, ces réseaux viennent se coupler de plus en plus fortement avec les actions de formation proprement dites.

• Le programme européen Palette est spécifiquement consacré à faciliter et améliorer les possibilités d'apprentissage dans les communautés de pratique; voir sa présentation dans e-learning papers de septembre 2007. La présence de l'INRIA dans ce programme montre qu'il y a encores des progrès à attendre des outils collaboratifs
  

• Mais ce sont aussi des objectifs de formation, car ces réseaux et communautés ne trouvent leur plein régime que si les occasions d'acquérir et de renforcer progressivement des compétences collaboratives ont bien été créées et exploitées dans des actions de formation ad hoc.

L'éditorial du message de Thot "Nouvelles de la formation à distance" (référencé dans la liste des liens recommandés en bas à gauche de cette page) du 24 octobre portait justement sur le sujet de l'animation des communautés de pratique .

• Bonne surprise : en ouvrant le lien de RenéWiki (Université Paris 5 René Descartes), on tombe sur une page "référentiel compétences animation communautés" où Sophie Pène, vice-présidence TICE de Paris V, restitue le résultat du travail qu'elle a conduit pour le ministère de l'Equipement en 2002-2003 (travail de définition des nouveaux métiers du net). Toutefois, je n'y retrouve pas suffisamment à mon goût l'accent sur les dimensions psychosociologiques que j'évoque ici aujourd'hui (c'est finalement pourquoi j'ai relevé avec plaisir les pistes "e-modération" "E-tivities" "Learning in groups" apportées par Gilly Salmon).

• sur cette page de Thot, sont également bourrés d'idées et de ressources les liens :
  

• SweetWiki du groupe de travail Communaute de Pratique (CoP) de l'AdiRa (à suivre absolument ; Jean-Pierre Cahier, professeur à l'UTT-Tech-CICO, m'en a parlé lorsque j'ai donné un cours dans le master "Ingénierie des Connaissances et Management des Communautés" le 3 octobre dernier);

• et ePrep, TICE appliquées aux classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) (cette communauté est associée au projet Palette).