dimanche 20 janvier 2008

Grenelle de l'environnement, donc e-formation

Jacques Bregeon m'a invité à participer vendredi après midi à une séquence "ressources" du groupe de travail "Grenelle de l'Environnement - chantier n°26 "Education au développement durable".

L'éducation à l'environnement pour un développement durable (E.E.D.D.) doit permettre aux élèves d'acquérir un comportement responsable et solidaire. Depuis 2004, elle fait partie intégrante de la formation des élèves, tout au long de leur scolarité.

A la suite des travaux du « Grenelle Environnement », les ministres Jean-Louis Borloo, Michel Barnier, Xavier Darcos, Valérie Pécresse et Roselyne Bachelot ont mis en place ce groupe de travail sur l’éducation au développement durable. Ils ont désigné M. Jacques Brégeon, professeur à l’École Centrale Paris, directeur du Collège des hautes études de l’environnement et du développement durable (CHEE & DD), pour le présider.

Il est entouré de Mme Sylvie Faucheux, présidente de l’Université de Versailles Saint-Quentin et de M. Claude Rochet, professeur à l’Institut de Management Public de l’Université Paul Cézanne, Aix-Marseille III.

Le groupe de travail doit approfondir les questions qui se posent aux acteurs de l’éducation des différents ministères concernés, faire toute proposition à ce sujet et présenter un programme opérationnel fin janvier 2008.

J'ai été auditeur d'une des premières promotions de ce CHEE & DD, auquel le ministère a bien voulu m'inscrire en 1998. La DDE des Yvelines (j'y étais DDE-adjoint) a organisé dès 1998 des journées "Développement durable" (grâce à Pierre Asconchillo et à Françoise Goudet) - au cours desquelles nous avons eu une conférence de Sylvie Faucheux, qui dirigeait alors le C3ED), puis en 1999-2000 un "Atelier partenarial Développement Durable" avec l'assistance du CIFP de Paris et l'Algöé. J'ai donc tenu Jacques Brégeon informé sur la e-formation via ce blog, d'où cette invitation à contribuer à ce groupe (dont je me suis également entretenu avec Sylvie Faucheux lors des voeux de la mairie de Guyancourt le 15 janvier).

Dans ce groupe de travail, je me suis trouvé en phase avec les interventions précédentes de

Je suis intervenu en insistant sur plusieurs facettes du rôle majeur des TICE et de la e-formation dans l'éducation au développement durable. En effet, l’EDD demande une action en profondeur vers des publics très nombreux. Pour démultiplier les moyens, il faut mobiliser tout le potentiel du numérique :

  • dans une politique d'EDD, il faut recourir à ces techniques pour
    • repérer l'existant et le mutualiser,
    • développer de nouveaux contenus de qualité nationale et internationale,
    • indexer finement ces ressources pour rendre ce domaine organisé et lisible (du fait du caractère très général de la notion de "développement durable", ce travail de cartographie du domaine et de taxonomie est indispensable pour aider chacun à lui donner les moyens d'en raisonner avec rigueur)
    • donner les outils de leur repérage précis et d'un accès gratuit.

[ dans l’enseignement supérieur, ces missions sont celles de l'Université virtuelle environnement et développement durable (UVED) ]

  • les TICE fournissent des moyens pour limiter les coûts de déplacement (et les émissions de CO2) liés à la formation (voir l’article précédent « responsabilité environnementale, donc e-formation ») : en les utilisant dans ce sens, les organisateurs de formation montrent l’exemple de la cohérence entre la parole et l’action ;
  • les principes du développement durable sont nés dans des pays nordiques et anglo-saxons, et sont en relation avec des caractéristiques
    • culturelles (rapports au savoir, rapport à l’autorité, rapport à l’Etat, formes d’organisation de la société civile pour le débat, …)
    • et éducatives (traduction de ces fondements sociétaux dans des paradigmes pédagogiques)
... sur lesquelles la France a des retards à combler ;
      • la pédagogie du développement durable doit comprendre une pédagogie de la participation, du débat, de la co-construction de savoirs locaux : elle gagne donc à s’appuyer sur le travail collaboratif en réseau virtuel autour des ressources numériques, aussi bien pour les enseignants (pour les élaborer, les évaluer, organiser l’apprentissage collaboratif, en faire des retours d’expérience …) que pour les apprenants ;
      • il sera nécessaire au passage de former les enseignants sur des sujets transversaux : à la recherche en ligne, à mieux collaborer entre eux dans chaque établissement, ... ;
      • dans ce registre, on doit trouver avec l’EDD une occasion de multiplier les utilisations des outils web 2.0 pour l’enseignement, voir le très intéressant schéma récapitulatif, et l'article sur l'état de l'art de la formation et de l'éducation sur le Web 2.0, d'Isabelle Dremeau
  • les réseaux d’organismes scientifiques et techniques dépendant des ministères (et particulièrement du MEDAD) doivent acquérir un savoir-faire en production de modules de e-formation, en coopération avec des cellules TICE d’universités.
(NB : sur la pédagogie de l'Education à l'Environnement et au Développement Durable, voir un bon dossier du service de Veille scientifique et technologique de l'INRP).

Add. : Le rapport de ce groupe de travail est en ligne sur le site de la Documentation Française depuis mi-février. Il reprend en les synthétisant certains points de ces contributions relatives à la politique de production et d'utilisation des ressources numériques de formation.

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