mardi 29 janvier 2013

E-présentations des 10èmes rencontres de Marseille « Le Numérique entre la formation informelle et formelle ? (FFFOD)




L’année 2013 commence bien pour le FFFOD avec la livraison des e-présentations des 10èmes rencontres de Marseille « Le Numérique entre la formation informelle et formelle ? ». Vous y trouverez :
  • les discours d’ouverture des rencontres – les discours de Pascale Gérard, de Jacques Bahry et de Thierry Repentin, ministre en charge de la formation qui parle pour la première fois de FOAD – 
  • les interventions filmées des conférenciers avec leur diaporama (les interventions des tables rondes n’ont pas été filmées).
  • et l’interview de Philippe Carré (à la date du 21 novembre) « Autour des travaux d’Albert Bandura ».
Les e-présentations des 10mes Rencontres : http://www.fffod.fr/epresentations/formation-informelle-formelle/

Toutes les ressources des 10mes rencontres : http://www.fffod.fr/actualites-de-la-foad/revue-de-presse-/2598-les-ressources-des-10mes-rencontres




Le FFFOD reprend ses web-conférences, en partenariat avec Live Session, dès le 25 janvier de 14h à 15h, avec la thématique  « Standards e-learning : les travaux du FFFOD ».


Date (de 14h à 15h)
Thématique
intervenants
animateur
Liens
25 janvier 2013
Standards e-learning : les travaux du FFFOD
Pierre Radlovic et Bernard Blandin
Jacques Fayet
 

Voir le calendrier des web-conférences 2013 : http://www.fffod.fr/activites-du-fffod/web-conferences

Les web-conférences du FFFOD sont gratuites pour les membres de l’association (Comment adhérer ?) et, pour les non membres, sur abonnement annuel (Comment s’abonner ?).


Cordialement
Sonia Le Louarn
FFFOD
01 40 93 06 52

A l’École de management de Normandie, les leçons se flashent sur smartphones (Le Monde)

Source ; Le Monde, jeudi 24 janvier 2013

A l’École de management de Normandie, les leçons se flashent sur smartphones


Articles précédents sur l’École de management de Normandie dans ce blog : 
 
RÉVOLUTION autoproclamée à l’École de management de Normandie (EM Normandie) : l'établissement met en œuvre cette année une pédagogie totalement repensée qui bouleverse les modèles éducatifs traditionnels. L'idée : proposer une façon d'apprendre adaptée aux digital natives, ceux qui sont nés et qui ont grandi avec le numérique, et aux publics " nomades ".

Fini les manuels, le papier, les photocopieurs ... Les ressources seront numérisées et identifiées par un code-barres. Le professeur le projettera au mur ; les élèves le flasheront avec leur smartphone, téléchargeant ainsi des documents de travail.


Les salles de classe seront conçues pour que les étudiants puissent utiliser l'espace comme un lieu d'effervescence intellectuelle. Ils pourront écrire sur les murs, y accrocher des documents en fonction de leur travail. Pour faire vivre cette pédagogie, les enseignants seront formés et une plate-forme d'e-services mise en place : elle proposera un réseau social privé, un espace numérique de travail, etc.


Comme le précise l'école EM Normandie, " l'outil central de la "SmartÉcole", c'est la tablette, le vecteur indispensable d'une pédagogie moderne ". Tout le monde en aura une. Sans oublier iTunes U, application Apple qui permet de développer des cours en utilisant toutes les richesses des nouvelles technologies, l'utilisation de conférences filmées, l'édition de manuels multimédias et de "jeux sérieux" (serious games, ou comment apprendre en s'amusant).


Le postulat de départ, c'est que les jeunes qui arrivent aujourd'hui à l'âge adulte ont grandi les doigts sur les claviers. Surfeurs depuis la maternelle, ils sont réputés avoir des réflexes et des besoins différents des générations précédentes.


Les conclusions pédagogiques qu'en a tirées l'EM Normandie sont synthétisées à travers le concept de " SmartÉcole " (" école intelligente "). Celui-ci met l'accent sur l'implication des élèves dans les apprentissages (ils doivent être " cocréateurs des savoirs et des savoir-faire "), sur le travail collaboratif, la créativité, l'apprentissage multimodal et mobile, l'utilisation des nouvelles technologies...

Gadgets " markettés "


 L'EM Normandie n'est pas la seule à développer des pédagogies innovantes. D'autres écoles, comme Skema Business School ou Grenoble Ecole de management, vantent leur inventivité. Dans un univers hyperconcurrentiel, les écoles de commerce doivent être attractives. Au point que ces trouvailles peuvent apparaître comme autant de gadgets minutieusement " markettés " pour séduire les geeks.


" Pas du tout !, rétorque Olivier Lamirault, de l'EM Normandie. Est-ce que le livre est un gadget ? Est-ce qu'une ressource pédagogique de qualité est un gadget ? Bien entendu non. Bien au contraire. Plus les médiations enseignant/étudiant et étudiant/étudiant sont variées et nombreuses, plus l'apprentissage est de qualité, impliquant et motivant. "


Ces outils offrent également des opportunités séduisantes : " Chaque étudiant peut revisiter un cours à son rythme, refaire des exercices, des études de cas, entrer en communication, partager savoirs et savoir-faire sur le réseau social privé ", conclut Olivier Lamirault. On pourra désormais être geek et bon élève.


Benoît Floc'h

L’EM Normandie dévoile son plan stratégique pour 2013-2017

 

La SmartEcole® de L'EM Normandie : présentation sur YouTube


Les vidéos de l'EM Normandie

 


" Il ne faut pas seulement des cours en ligne, mais repenser la formation " (entretien avec François Taddei dans Le Monde)

ENTRETIEN

" Il ne faut pas seulement des cours en ligne, mais repenser la formation "



ARLETA CHOJNACKA/CIT'IMAGES


Le chercheur François Taddei estime que les universités enseignent toujours comme il y a vingt ans


François Taddei est directeur de recherche à l'Inserm et directeur de l'Institut innovant de formation par la recherche à Paris. Membre du Haut Conseil à l'éducation, ce généticien est très impliqué dans le Forum mondial de l'innovation pour l'éducation géré par le Qatar, le WISE.


L'université française a-t-elle conscience de la nécessité de faire évoluer ses modes d'enseignement à l'heure du numérique ?

Aujourd'hui, quand quelqu'un apprend quelque chose, cela devrait pouvoir bénéficier à d'autres apprenants du même niveau. Cela créerait un écosystème d'apprentissage coopératif et collaboratif, qui s'enrichirait au fur et à mesure. Or, les universités ne sont pas des environnements apprenants, au sens où la formation des étudiants n'est pas très différente d'il y a vingt ou trente ans. Il n'y a pas eu de progrès.


Sur l'enseignement à distance, je ne sens encore ni de vision ni de moyens pour mettre en place une vraie politique. On en est encore à débattre de l'utilité de monter dans le train pendant que d'autres construisent des lignes de chemin de fer et des TGV. Les Américains mettent des dizaines de millions de dollars sur la table. Le problème ne se résume pas seulement à la création de cours en ligne.




L'idéal serait de créer un comité transversal qui réfléchisse avec des philosophes, des scientifiques, des informaticiens, des sociologues... Qui développe une vraie stratégie. On inviterait nos collègues européens et on réfléchirait ensemble. Là, on aurait peut-être les moyens.

La France est donc très en retard à tous points de vue ?

Si l'on compare le CNED - Centre national d'enseignement à distance - à l'Open University anglaise, ou à ce qui se fait en Inde et au Canada, nous sommes en retard

Si l'on prend ce que l'on appelle les MOOC - Massive OpenOnline Course, des cours en ligne ouverts à tous - et ce que devrait être une université à l'heure où le numérique existe, nous sommes aussi en retard. Les Scandinaves et les Anglais bougent beaucoup plus vite que nous.


Il faut créer des expérimentations dans quelques lieux volontaires, dans lesquels on ne créera pas seulement des cours en ligne mais où on repensera aussi la formation dans son ensemble. Si ces expérimentations fonctionnent mieux que l'existant, et si elles ont une réelle valeur ajoutée pour les enseignants et les étudiants, alors on pourra les généraliser.


Comment expliquez-vous que le Massachusetts Institute of Technology (MIT) et Harvard se soient lancés sur ce terrain ?

Il fallait qu'ils répondent à ce qui se faisait en Californie. Ils ont compris qu'ils devaient réagir face à des acteurs comme Coursera - entreprise numérique créée par deux professeurs de Stanford - ou Udacity pour éviter de prendre du retard. Et, malgré leur rivalité, ils ont réussi à travailler ensemble - et ont créé le MOOC edX - .

Quel est véritablement l'enjeu de l'enseignement à distance ?

C'est simple, lorsque l'on voit que les MOOC croissent plus vite que Facebook, la question est de savoir s'il restera des étudiants dans les amphis français demain ou s'ils suivront tous un cours fait dans un pays anglo-saxon plus ou moins bien traduit ? Les MOOC évoluent plus vite que l'enseignement traditionnel. Évidemment, ils ne sont pas parfaits, mais ils vont s'améliorer car ils ont l'avantage, par rapport aux universités classiques, d'avoir une quantité de données très fines sur la manière dont les étudiants apprennent.


Mais apprend-on aussi bien ?

Pas forcément. Mais on apprend pour moins cher et d'une manière plus flexible. Et puis on rend accessible le savoir au plus grand nombre, notamment aux pays en développement. Pour pouvoir répondre aux besoins d'éducation de ces pays, il faudrait ouvrir quantité d'universités, ce qui est impossible. D'ailleurs, les universités américaines qui se sont lancées sur ce marché ne l'ont pas vu comme une menace pour leur propre campus.

Avec le développement des universités en ligne, comment peut évoluer le rôle du professeur ?

Les professeurs sont débordés, ils n'ont pas toujours le temps pour les étudiants ni pour la recherche. Si, demain, on leur dit : les universités en ligne vont libérer du temps que vous pourrez utiliser pour répondre aux questions de vos étudiants, les aider à s'orienter intellectuellement, socialement et professionnellement, beaucoup seront prêts à sauter le pas.


Certains redoutent que les MOOC soient au contraire source d'élitisme et renforcent les inégalités ?

C'est un risque. Tout le monde va pouvoir accéder à la substance brute, mais la capacité à en faire quelque chose de pertinent n'est pas évidente. Si on veut aider chacun, il faut réfléchir à l'accompagnement des étudiants.


Propos recueillis par N. Bn


© Le Monde